La plaine de la Rivoire est un lieu de promenade prisé. Aviez-vous déjà remarqué la diversité de la faune qui y habite ?
Véritable espace naturel préservé, la plaine de la Rivoire s’étend sur près de 15 hectares. Elle longe la rivière Renaison jusqu’à rejoindre le parc du Prieuré. Ce lieu de promenade devient le premier refuge de la Ligue de Protection des Oiseaux (L.P.O.) d’une commune dans le Nord du Département. L’inventaire faunistique, réalisé par la L.P.O. au printemps 2019, a permis demontrer l’intérêt du site en recensant 45 espèces d’oiseaux, parmis lesquels le Loriot d’Europe, un oiseau jaune et noir dont l’espèce est protégée depuis 1981. Cet inventaire a été réalisé aux premières heures du jour, moment où les oiseaux sont les plus actifs. Des traces révélant la présence de loutres, de castors ou encore de grenouilles agiles ont aussi été observées.
45 espèces d'oiseaux recensées
Cet inventaire a été réalisé aux premières heures du jour, moment où les oiseaux sont les plus actifs.
Les oiseaux qui nichent fréquemment près des humains
Une partie d’entre elles sont des espèces liées aux bâtis qui nichent fréquemment près de l’Homme (sur les habitations ou dans la végétation proche). C’est le cas par exemple de la Bergeronnette grise, du Chardonneret élégant, du Moineau domestique, du Serin cini, de la Tourterelle turque, de la Pie bavarde, du Rougequeue noir, du Rougequeue à front blanc (nicheur peu commun appréciant la présence de gros arbres) et du Verdier d’Europe.
Les espèces forestières
La présence de grands arbres dans la ripisylve du Renaison explique la présence d’espèces forestières dans les résultats des inventaires. On retrouve ainsi le Grimpereau des jardins, le Pic épeiche, le Rougegorge familier, la Sittelle torchepot, le Troglodyte mignon, la Mésange noire, la Mésange nonnette, le Pouillot véloce et la Chouette hulotte. Soulignons la présence du Gobemouche noir mais en halte migratoire (espèce non nicheuse dans notre département).
Les espèces ubiquistes
D’autres espèces sont considérées comme ubiquistes, c'est-à-dire qu’elles sont peu exigeantes et qu’elles fréquentent un large éventail de milieux pour peu que quelques arbres ou buissons soient présents. Ici nous avons observé la Fauvette à tête noire, le Geai des chênes, le Merle noir, la Mésange bleue, la Mésange charbonnière, le Pic vert, le Loriot d’Europe (habituellement peu commun dans les parcs urbains), le Rossignol philomèle, la Mésange à longue queue, l’Etourneau sansonnet, le Pigeon ramier et le Pinson des arbres. Une espèce des milieux agricoles a été contactée. Il s’agit de la Huppe fasciée qui a été entendu juste au Sud de la zone d’étude.
Les espèces liées aux cours d’eau
La présence du Renaison en limite du parc permet la présence de la Bergeronnette des ruisseaux et du Canard colvert. Le Cincle plongeur, autre espèce liée aux cours d’eau, a été observé légèrement en amont du parc en 2016.
Les espèces en transit
Enfin, des espèces ont été observées en transit au-dessus ou à proximité du parc. Il s’agit de la Buse variable, du Choucas des tours, de la Corneille noire, du Faucon crécerelle, du Guêpier d’Europe, du Martinet noir, du Milan noir, de la Mouette rieuse et du Corbeau freux.
Les autres animaux identifiés
Les mammifères
Concernant les mammifères, l’Ecureuil roux, le Hérisson d’Europe et le Chevreuil européen ont déjà été observés sur le site. Lors des prospections, des tumulus de Taupe d’Europe ont été découverts ainsi que des fèces de Martre des pins ou Fouine. La Loutre d’Europe est bien présente sur le Renaison où des indices de présence sont notés régulièrement depuis 2012. Des coupes et des traces de Castor d’Eurasie ont été observées en 2016 en amont du parc.
Reptiles et amphibiens
Les amphibiens et reptiles ont été recherchés dans les flaques en bordure du Renaison et le long des haies et murets du site. Concernant les amphibiens, une vingtaine de pontes de Grenouille agile a été découverte dans une flaque. Pour les reptiles, seulement un Lézard des murailles a été vu dans le parc.
Un calendrier d’actions jusqu’en 2023
Du fait de la diversité des milieux présents sur le Refuge ou aux abords (ripisylve, zone agricole, bâti, prairie…), la plaine de la Rivoire est un site favorable à l’accueil de la biodiversité. Une gestion adéquate de ces espaces permettra un maintien, voire une augmentation des espèces présentes.
La gestion d’espace dans le but de favoriser la biodiversité doit prendre en compte l’ensemble des usagers du site. Ainsi, le calendrier d’actions va dans le sens d’une augmentation de la diversité d’habitats, de la mise en place de gîtes mais également au travers de la valorisation qui sera faite auprès des usagers afin que chacun s’empare de cet enjeu qu’est la préservation de la biodiversité.
Exemple d’actions qui seront menées
- Adaptation et confortement des pratiques : tonte différenciée, conservation des arbres à cavité, remise en eau d’une mare existante.
- Aménagements spécifiques : création d’une mare, d’un hibernaculum, plantation de haies arbustives.
- Installation de gites : nichoirs à chiroptères, à oiseaux, une catiche pour les loutres.
- Sensibilisation du public : interventions en milieu scolaire, mobilier d’interprétation.
Le complément des actions menées pour la préservation de la flore
Ce travail est complémentaire du programme de valorisation engagé en 2019 avec la réorganisation du cheminement et la création d’entités paysagères (prairie, boisement, abord de parcs). Un verger conservatoire de 40 variétés anciennes et locales a aussi été créé ce printemps.
Un verger conservatoire
Une quarantaine d’arbres fruitiers ont été plantés au printemps 2019 sur la plaine de la Rivoire le long des jardins familiaux de la Rivoire pour créer un verger constitué de variétés anciennes et locales.
Ce verger a été pensé en concertation avec « Les Croqueurs de Pommes ». L’association apporte son expertise technique et pourra mener des actions de sensibilisation, auprès du public scolaire par exemple.
Améliorer les usagers et renforcer la préservation
Un diagnostic a été mené sur le site afin d’étudier les axes qui permettraient d’en améliorer les usages, tout en garantissant et améliorant sa préservation. Il a notamment révélé que la plaine était constituée d’espaces dont la fréquentation est trop contrastée. En réduisant la circulation à des espaces restreints, la pression sur le site naturel est accentuée. Le havre de fraicheur pourrait être élargi. Des zones d’érosion importantes ont par ailleurs été pointées sur les berges du Renaison.
Dans le parc du Prieuré
Le patrimoine arboré du parc du Prieuré a fait l’objet d’une étude et d’une campagne d’éclairci des arbres. Le rucher municipal a été implanté sur un terrain adjacent.
Un programme de valorisation a été engagé pour les années 2019 et 2020.
- Réorganisation du cheminement, avec notamment la formalisation de cheminements en mode doux au centre et au nord de la plaine,
- Restauration des berges afin de protéger la ressource en eau et d’accompagner l’érosion (Roannais de l’Eau),
- Création d’une nouvelle ouverture entre les deux sites de jardins familiaux (Rivoire et Vieux Beaulieu) et l’implantation d’un verger d’espèces locales choisies en partenariat avec les « Croqueurs de Pommes »,
- Création d’entités paysagères (prairie, boisement, abord de parcs) et l’implantation de haies et de quelques arbres de hautes tiges.
A noter
La plaine de la Rivoire accueillera cet été, la 6ème édition du parcours d’art actuel À Ciel Ouvert : une dizaine d’installations artistiques monumentales seront créées in situ, sur la plaine et le long du Renaison.