Connaissez-vous l'histoire du Prieuré de Beaulieu ?
1115 - Les Seigneurs de Roanne donnent à l’abbaye de Fontevrault (Maine et Loire) leur terre de Mont-Chotard, sur laquelle un prieuré de religieuses est construit. Le jour de l’installation des religieuses, l’archevêque de Lyon, venu présider la cérémonie, trouve l’endroit si agréable qu’il le surnomme « Beaulieu ». Le nouveau prieuré s’enrichit vite grâce aux dons nombreux des seigneurs du voisinage, et possède bientôt dix-sept domaines ruraux, un moulin, un four et un pressoir à Beaulieu, ainsi que le péage du port de Villerest, des droits importants sur le port de Roanne et les marchés de Montbrison.
En 1769, les religieuses de Beaulieu cèdent le droit d'eau, le bâtiment du moulin et ses dépendances à la famille Alcock, d'origine anglaise. Mais ça c’est une autre histoire....
Grâce aux libéralités, les religieuses font construire une église à trois nefs et un bâtiment pour les prêtres chargés d’assurer les services religieux du prieuré. Les religieuses peuvent donc s’adonner à la prière et à la contemplation… Elles s’occupent aussi de l’éducation des jeunes filles de la noblesse locale.
L’église conventionnelle, détruite à la fin du XIIe siècle par un incendie, est rebâtie en 1310 grâce aux dons de l’héritier des Seigneurs de Roanne.
En 1320, Beaulieu compte 20 religieuses des familles nobles du Roannais et, enrichi par de nombreuses donations d’argent et de terres, jouit de 10 000 livres de rente.
En 1560 les religieuses avaient plus de 18 000 livres de rentes, mais en 1647, au lendemain des guerres de religions, elles n’en possèdent plus que 13 000. Et les biens immobiliers du monastère sont en piteux état. D’importantes réparations aux bâtiments conventuels et à l’église du prieuré seront entreprises à la fin du 17e siècle.
En 1790, suite à la Révolution, les biens du Clergé sont vendus comme Biens Nationaux. En 1794, l’ancien prieuré est converti en caserne pour loger les troupes de passage.
Aujourd’hui il ne reste plus de traces des bâtiments conventuels, ni de l’église dédiée à Notre-Dame de Beaulieu. Au milieu du XIXe siècle, un riche négociant Riorgeois fait édifier à l’emplacement de l’ancienne église du prieuré une belle maison bourgeoise appelée « Château » par la population. De nombreux propriétaires vont ensuite se succéder. Abandonné dans les années 60 et menacé de destruction par une opération immobilière, le château et une partie du parc sont finalement rachetés et sauvés par la nouvelle municipalité en 1978.