Morgane Boulch a reçu le prix Jeunes Talents L’Oréal Unesco pour les femmes et la science, dans le cadre du doctorat qu’elle réalise au sein de l’Institut Pasteur.
Une grande fierté pour cette Riorgeoise de 26 ans, originaire du quartier du Pontet, et la reconnaissance de son travail de recherche en immuno-oncologie.
© Jean-Charles Caslot - Fondation L'Oréal
Comment avez-vous eu envie de vous orienter dans la recherche scientifique ?
Au moment de choisir mon orientation, je savais déjà que je voulais travailler dans la recherche, sans vraiment savoir de quoi il s’agissait. J’avais juste cette idée de personnes en blouses blanches, décrites dans des livres ou vues à la télévision. J’ai un souvenir très précis de ma professeure de SVT au collège Schweitzer, et de ses cours. Elle avait su susciter chez moi l’intérêt pour l’ADN. Par la suite, une autre professeure, au lycée Jean Puy cette fois-ci, m’a permis de confirmer mon attrait pour la recherche en immunologie. J’ai donc étudié la biologie à l’Université de Lyon pour mes deux premières années de licence puis j’ai intégré l’École Normale Supérieure de Lyon. J’ai ensuite rejoint l’Institut Pasteur à Paris pour mon stage de Master 2, et j’y suis restée pour mon doctorat.
Quel est l’objet de vos recherches ?
Je travaille sur l’immuno-oncologie, qui est une discipline entre la médecine et la biologie. Ma recherche porte plus précisément sur l’immunothérapie contre le cancer. Il s’agit d’une thèse théorique, réalisée en travaillant avec des souris. J’étudie la façon dont on peut booster le système immunitaire d’un patient atteint d’un cancer du sang. Dans un second temps, ce travail pourra servir de base à d’autres chercheurs et chercheuses, cette fois-ci dans une visée thérapeutique.
Vos travaux de recherche ont été récemment récompensés par un prix, pourriez-vous nous en dire plus ?
J’ai reçu le prix Jeunes Talents L’Oréal Unesco pour les femmes et la science dans le cadre de mon doctorat. C’est une énorme fierté, car c’est la consécration de mon travail de thèse. Je vois aussi cela comme l’opportunité pour moi de faire connaître mes travaux et le milieu de la recherche. C’est un monde qui peut paraître très opaque et c’est important de le rendre plus accessible afin d’aider les jeunes à s’orienter, notamment les filles
Comment mieux impliquer les femmes dans la science selon vous ?
Pour moi, l’implication des filles et des femmes dans les sciences est cruciale. Seuls 28 % des chercheurs en France sont des chercheuses. C’est très peu. Cela peut s’expliquer par le manque de figures féminines auxquelles s’identifier, et l’objectif du prix que j’ai reçu est justement d’y remédier. Il y a aussi des clichés sociétaux à déconstruire. Les filles pensent qu’elles n’ont pas leur place dans le milieu scientifique, alors que c’est faux. Elles ne doivent pas avoir peur.
Vous soutiendrez votre thèse d’ici la fin d’année 2022, quels sont vos projets pour la suite ?
Je suis actuellement en pleine réflexion. La recherche est un milieu incroyable mais dans lequel hélas, peu de postes permanents sont disponibles. Je quitterai donc sûrement le monde académique pour le secteur privé, toujours avec l’objectif d’œuvrer pour la santé humaine et dans la lutte contre le cancer.