L'association Initiatives 42153 nous raconte la naissance de l'hôtel de ville de Riorges.
La ferme des Poupées vue du café en 1955
L'hôtel de ville actuel ne date que de 1971. Avant cette date, la mairie de Riorges se situait au bourg, à côté de l'école primaire.
C'est en 1926 que son déplacement est envisagé par le conseil municipal car les locaux sont insécurisés, étroits et de plus mal situés par rapport à la population.
En 1949, le choix du futur emplacement se porte sur le quartier des Poupées, situé au centre géographique de la commune et à proximité de la majorité de la population.
A cette époque, l’école de Beaucueil est en cours de construction.
Avant que le choix définitif ne se porte sur le quartier des Poupées pour sa centralité sur la commune, deux autres emplacements étaient en concurrence pour accueillir l’actuel Hôtel-de-Ville. L’un était situé dans le quartier des Canaux, entre les rues Maréchal Foch, Pierre Loti et Chantoiseau. Un autre terrain fut envisagé à Beaulieu, entre les rues de Beaulieu, Saint-Alban et l’impasse Devillié.
Sur l'emplacement de l'ancienne ferme Girardet
En 1951, la ville achète la ferme Girardet, propriété de la famille Gouttenoire et ses terrains attenants dont la superficie est 1 ha et 14 ares. Le terrain est acquis pour 6 millions de Francs. La maison d'habitation de l'exploitation se situe le long de la route de Saint-Romain. Le purin de la fosse à fumier s'écoule par les fossés jusqu'aux Canaux. M. Girardet exploitera la ferme jusqu'à la fin de son bail en novembre 1956 et s'acquittera annuellement, auprès de la mairie, à titre de loyer de 122kg de blé, 35 kg de viande et 197 litres de lait.
Albert Girardet, 1953 (au fond, le café des Poupées)
À La ferme des Poupées, on élève une dizaine de vaches laitières que l'on déplace par la rue de Saint-Romain jusqu'au pré situé à l'emplacement de l'actuelle école des Sables... M. Girardet emmène ses vaches au taureau de la ferme François dont le bâtiment d'habitation est toujours situé en face de la rue A. Schweitzer.
La famille Girardet élève également une vingtaine de lapins et une cinquantaine de poules, une chèvre « la Zézé » qui s'échappe souvent et mange les géraniums des voisins mais donne de bons fromages... Dans leur ferme, on cultive aussi du blé bourru sur le terrain sableux de la rue Poincaré actuelle, de l'avoine, du maïs à fourrage, des betteraves, des topinambours, un grand potager situé dans l'enceinte des Poupées, des arbres fruitiers rue de Saint-Romain et... de la vigne route de Vichy.
Les raisins sont foulés aux pieds et pressés aux Poupées ; la récolte remplit 3 à 4 pièces de 200 litres donnant droit à distiller 20 litres de marc chez le bouilleur de cru qui s'installait au Marcassin. Quant au battage du blé en juillet et août, il est l'occasion d'un repas gargantuesque et bien arrosé servi dans la grange de la ferme à tous les fermiers venus pour aider. Jusqu'à la guerre la batteuse était entraînée par une machine à vapeur.
La ferme Girardet et ses dépendances sont rasées en 1956. Un concours d'architectes est lancé en 1955 afin d'établir le projet de construction. Mais avec la construction des groupes scolaires de Beaucueil et du Pontet, la commune ne dispose pas de finances suffisantes pour démarrer la construction de la nouvelle mairie.
L'emplacement du futur centre civique est dénommé place Ernest Girard le 9 octobre 1965. Ernest Girard fut maire de 1944 à 1965 et ne verra pas la construction de l'hôtel de ville pour laquelle il avait oeuvré.
Ce n'est que le 10 mars 1969 que le dossier de construction est approuvé par le sous-préfet de Roanne et que les 350 00F de la première tranche de travaux sont accordés par le Préfet de la Loire. Commencé en 1970, le nouvel hôtel de ville entre en fonctionnement fin décembre 1971 et est inauguré le 6 mai 1972.
Inauguration de l'hôtel de ville, le 6 mai 1972
L'opération a coûté 1 459 000F ; une subvention de 139 000F a été obtenue ; le reste a été couvert par de l'autofinancement et un emprunt sur 20 ans.